Antoine Godin, de l'athlé au vélo et inversement



En ce début d'année 2021, à 6 mois du 1 er stage des Rouleurs de Mécaniques, nous donnons la parole aux jeunes eux-mêmes.

A des jeunes qui ont atteint « la limite d’âge » de 18 ans et qui malheureusement ne sont plus en droit de participer à une nouvelle semaine avec d’autres jeunes.

Pour autant, ils sont toujours cyclistes, et toujours aussi passionnés.

Avec un peu plus de « bouteille », nous avions envie de savoir quelle personne et bien sûr quel cycliste, ils étaient devenus aujourd’hui.

Rouleurs de Mécaniques : En quelles années as-tu participé à un stage des Rouleurs de Mécanique ?

Antoine Godin : J’ai eu la chance de commencer les stages des Rouleurs de Mécaniques dès la première organisation de ceux-ci à l’été 2015 dans les Mont du Forez. Je suis ensuite revenu chaque année possible, en 2016 et 2017, enchaînant à chaque fois la semaine à Viscomtat et celle du Stage Montagne l’Etape du Tour dans les Alpes.

RdM : Ton sport de prédilection est l’athlétisme, plus particulièrement le 3000m steeple. Tu as d’ailleurs atteint un haut niveau au rang national puisque tu es qualifié chaque année au championnat de France. Quels sont tes objectifs pour l’avenir et comment arrives-tu à concilier ta pratique sportive avec les études ?

A.G. : En effet je ne suis pas un cycliste de formation, en dehors de l’été je me consacre principalement à la course à pied. Ayant atteint six fois la finale des Championnats de France et intégré le top 6 à trois reprises, j’ai à cœur de décrocher une première médaille nationale cet été pour ma dernière année dans les catégories jeunes.
La pratique du sport de haut-niveau est forcément compliquée à concilier avec les études mais cela reste possible ! Bien que la course à pied demande moins de temps que le cyclisme (je cours 6 à 9h par semaine) c’est une organisation de tous les jours. Je suis actuellement en 1ère année de Master en Intelligence Artificielle et mes semaines sont rythmées par les cours en journée et les entrainements tous les soirs, beaucoup parlent de sacrifices mais tant que la passion est présente ce n’en sont pas !

RdM : En quoi la pratique du vélo peut-elle être un atout dans le cadre de cette discipline de l’athlétisme ?

A.G. : Dans mon cas je vois deux atouts principaux à la pratique du cyclisme. Tout d’abord, les différents stages chaque été m’ont permis de conserver une excellente condition physique pendant ma coupure annuelle de course à pied et ainsi redémarrer chaque saison en septembre sans repartir de 0.
De plus c’est un sport porté qui permet aux coureurs de réaliser du volume, de manière alternative, sans trop solliciter les articulations des membres inférieurs qui sont mis à rude épreuve en athlétisme. En 2018 j’ai été éloigné des stades pendant 4 mois à cause d’une fracture de fatigue au péroné, mais j’ai pu entretenir ma forme physique car la pratique du vélo ne m’était absolument pas douloureuse !

RdM : Quelles sont les choses, purement cyclistes, que tu as apprises durant cette(ces) semaine(s) là ?

A.G. : Difficile de faire une liste tellement je partais de loin ! Au début de mon premier stage en 2015 je ne savais même pas utiliser des pédales automatiques…
Au fil des jours et des stages j’ai appliqué les différents conseils de Fred notamment : comment rouler en groupe, passer des relais, mettre une dent supplémentaire à chaque fois que l’on se met en danseuse dans un col, répartir 70% du freinage à gauche (avant) et 30% à droite (arrière), bien aborder les virages en descente et bien d’autres encore.

RdM : De quelle façon utilises-tu aujourd’hui ces acquis ?

A.G. : Tous ces acquis m’ont en quelque sorte apporté un « savoir-faire » cycliste qui me permet de me sentir bien plus à l’aise et en sécurité quand je pars rouler aujourd’hui. Je peux désormais partir à la journée, seul ou en groupe, à l’assaut des cols Pyrénéens en prenant du plaisir dans les montées et sans jamais me faire peur dans les descentes !

RdM : Quel est ton jugement sur la vie en communauté que les participants vivent pendant le stage ?

A.G. : Ces stages rassemblent des adolescents qui ont une passion en commun ce qui facilite l’intégration de chacun selon moi. Les matinées sont généralement consacrées au vélo et l’après-midi chacun est libre de participer à des activités, jeux, ou de se reposer.
L’esprit groupe est bien présent, que ce soit par le fait de rouler ensemble, de partager la même tente ou encore d’être de « corvée » de vaisselle ensemble, généralement des liens se tissent rapidement entre les participants et j’en ai rarement vu heureux de repartir chez eux une fois la fin du stage venue.
En témoigne le fait que j’ai connu des stages limités à 14 participants entre 2015 et 2017 tandis qu’aujourd’hui certains stages approchent la trentaine de jeunes !

RdM : Quels conseils de préparation sur les dernières semaines ou mois, donnerais-tu à un jeune qui aurait envie de participer à un stage des Rouleurs de Mécaniques ?

A.G. : Les stages des Rouleurs de Mécaniques sont accessibles à quasiment tous les niveaux, la preuve en est que j’ai effectué mon premier stage sans jamais avoir réellement pratiqué le cyclisme et je n’étais pas à la traîne.
Toutefois il faut quand même avoir une bonne condition physique, notamment pour les stages Montagnes. Afin de prendre un maximum de plaisir pendant ces stages je conseillerais à un jeune de grimper quelques cols en amont ou bien d’avoir quelques kilomètres au compteur ! Un dernier conseil, chaque année les places partent de plus en plus vite, donc prenez-vous-y suffisamment tôt !

RdM : Peux-tu parler de tes meilleurs souvenirs depuis ton dernier stage ?

A.G. : Sans aucun doute ma découverte des cols pyrénéens l’été dernier. J’ai effectué des longues sorties empruntant quelques-uns des cols les plus mythiques du massif, le Tourmalet, l’Aspin, Peyresourde, le Port de Balès etc…

Je suis également allé repérer la montée de l’Aubisque par le Soulor, ainsi que la vallée de Gavarnie avec le Col des Tentes et le Cirque de Troumouse qui seront au programme des Rouleurs de Mécaniques cet été. En un mot : splendide. Nul doute que je serai dans les parages au mois d’août.

J’ai pris le goût des cols lors des stages de l’Etape du Tour notamment, au point que je projette de traverser les Alpes à vélo, du Lac Léman à Nice, sur une semaine avec un copain l’été prochain !

RdM : Un stage des Rouleurs de Mécaniques pour les plus de 18 ans, tu es partant ?

A.G. : Bien sûr ! Je garde un excellent souvenir de tous les stages que j’ai effectués, de plus je suis toujours bien accueilli quand je viens rendre visite une ou deux journées, chaque été depuis que j’ai 18 ans, afin de partager un bout de route avec les Rouleurs de Mécaniques.

Par Olivier Dulaurent pour les Rouleurs de Mécaniques